« École et cinéma » est un dispositif national d’éducation artistique au cinéma soutenu par :
- le Centre national de la cinématographie, sous l’autorité du ministère de la culture et de la communication, qui a pour mission notamment de soutenir la création et la diffusion des œuvres cinématographiques auprès de tous les publics ainsi que de valoriser ce patrimoine.
- la Direction générale de l’enseignement scolaire du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche qui élabore les programmes d’enseignement des écoles et définit les principaux axes de la politique éducative et culturelle.
Ce dispositif, mis en œuvre par l’association « Les Enfants de cinéma », a pour but de faire découvrir aux écoliers (du CP au CM2) le cinéma en tant qu’art.
Avec « École et cinéma », les enseignants et leurs élèves, durant l'année scolaire, assistent en salle à la projection de trois films représentant la diversité cinématographique. Ils approchent les constituants de l’œuvre, les procédés et les genres, contribuant ainsi à l’élaboration d’une culture commune.
Ces rencontres avec les films, ainsi que les activités que les enseignants proposent, favorisent la formation du jugement, du goût et de la sensibilité. Elles permettent de cultiver une attitude de curiosité pour les productions artistiques, patrimoniales et contemporaines françaises et étrangères.
Le dispositif « École et cinéma » s’inscrit pleinement dans les objectifs de connaissances et de compétences définis par le socle commun.
Objectifs du dispositif École et Cinéma :
En adéquation avec les nouveaux programmes et les textes officiels, École et cinéma constitue un moyen d’enrichir la dimension artistique et culturelle du projet de classe et, chaque fois que possible, du projet d’école et constitue plus globalement une étape dans le parcours culturel de l’élève dans lequel le projet Ecole et cinéma doit être intégré. Sa mise en œuvre permet en effet de donner du sens aux pratiques pédagogiques de lecture et de production d’images, inscrites au programme de l’enseignement des arts visuels à l’école.
Les rencontres avec les œuvres cinématographiques, ainsi que les activités que les enseignants proposent, participent aux apprentissages liés à l’histoire des arts, favorisent la verbalisation et l’argumentation, la formation du jugement, du goût et de la sensibilité des élèves.
Ce dispositif permet d’éveiller la curiosité et l'intérêt des enfants pour des films de qualité par la découverte d'œuvres cinématographiques contemporaines et du patrimoine, visionnées en salle. Ces films sont pour une partie conséquente d’entre eux, inaccessibles aux familles.
Choisir d’adhérer au dispositif permet à l’enseignant d’intégrer l'approche de l'image cinématographique dans un travail plus large sur l'appréhension de l'image et une éducation du regard.
Cela suppose d’inscrire la participation à l'opération École et Cinéma dans le projet de classe et le projet d'école, en particulier dans la construction du parcours d'éducation artistique et culturelle de l’élève. Plus spécifiquement, cela permet à un plus grand nombre d'élèves d'accéder à une culture cinématographique et de commencer à construire un parcours de spectateur, y compris en secteur rural éloigné de tout cinéma.
Les rendez-vous réguliers tout au long de l’année participent au développement progressif d'une pratique culturelle de qualité en favorisant l'établissement de liens réguliers entre les classes et les salles de cinéma sur l'ensemble du territoire. Contribuer au prolongement de l'opération dans les temps post et péri-scolaires en prenant éventuellement appui sur les divers dispositifs partenariaux locaux existants (CEL, contrats de ville...).
À moyen terme, l’objectif visé est l’acquisition, chez l’enfant, d’une culture cinématographique commune de référence, grâce à un premier parcours scolaire et artistique dans le « septième art ».
À plus long terme, l’objectif est la formation du citoyen spectateur (et téléspectateur) de cinéma de demain, conscient des choix à opérer et capable d’exercer son regard critique, notamment face aux images.
Les enjeux sont donc importants. Ils sont pleinement intégrés dans les objectifs de l’école. Adhérer à ce dispositif relève donc d’un choix pédagogique et didactique qui ne revient pas à « faire des choses en plus » des attentes de l’école mais à choisir un levier centré sur des problématiques très contemporaines comme l’éducation à l’image.
Cet argumentaire peut être employé avec les différents interlocuteurs que l’enseignant adhérent au dispositif peut rencontrer lors de la présentation de ses projets autour du cinéma.
1. Pourquoi choisir des films qui font peur ou qui troublent les enfants ?
Le regard des enfants est extrêmement différent de celui des adultes. Ce qui pose problème aux adultes (enseignants y compris) n’est pas identique à ce qui peut poser question au jeune public. Tous les adhérents anciens au dispositif peuvent en témoigner : si l’enseignant met en œuvre des espaces de réflexion ouverts comme lors des débats interprétatifs qui soutiennent la compréhension en lecture, ils sont toujours surpris des différences d’approche et de ressenti.
2. Ces films sont-ils vraiment de qualité ?
La qualité cinématographique des films est le premier critère. Les spécialistes qui ont fait ces choix ont débattu et la commission recherche l’unanimité. En l’absence, la commission préfère surseoir.
3. Ces films ne risquent-ils pas d’influencer les enfants ?
Le film n’est pas un outil de propagande, le support d’une promotion de telle ou telle modalité de vie. Les films présentés dans ce dispositif montrent la diversité du cinéma dans le monde, montrent également des films du patrimoine, et permettent aux élèves de découvrir des sociétés très différentes des nôtres par le prisme de l’enfance, de la famille.
4. Qu’est-ce qui peut fonder le choix pour jeune public ?
Un critère préside toujours au choix ultime des films par la commission : tous les films présentés offrent une fenêtre vers l’espoir, même si le drame ou la tragédie peuvent évidemment figurer dans les genres présentés.
5. Pourquoi regarder des films à l’école ?
Tous ces films sont accompagnés en classe, et font l’objet d’une préparation, ne serait-ce qu’en émettant des hypothèses lors de l’analyse de l’affiche ou en découvrant le carton projeté dans la salle, qui oriente le regard et constitue une première source de questionnement. Au contraire de la vie courante, où bien des enfants subissent l’afflux d’images via internet, les smartphones, la télévision que certains regardent seuls. Le but n’est pas de proposer des films aseptisés aux élèves mais de leur permettre d’accéder à des films forts, exigeants, qui peuvent susciter de fortes émotions qu’ils vont partager, échanger et mettre à distance. Il en va de même avec tous les objets de l’art et de la culture.
6. Pourquoi ne pas regarder des vidéos qui n’occasionneraient pas de déplacement et feraient
perdre moins de temps de classe ?
Au-delà de toutes les précautions prises, il importe de rappeler la chance que constitue l’accès à de tels films et dans des conditions de cinéma.
L’offre cinématographique proposée est extrêmement diversifiée. Il n’existe aucun autre contexte qui permette à des publics jeunes de découvrir des œuvres importantes de tous les pays. Les élèves qui profitent du dispositif, par exemple, ne seront plus jamais rebutés par des films en noir et blanc, sans vedettes, parfois avec sous titrage. L’école permet à des élèves de toutes les catégories sociales, de n’importe quelle zone du territoire français, d’accéder à des pratiques culturelles solides, diversifiées et souvent décalées de leur contexte social. Les enfants deviennent souvent les promoteurs d’un cinéma différent que les parents eux-mêmes découvrent avec plaisir en même temps qu’ils découvrent le potentiel de leur enfant. Ce phénomène s’observe également dans tous les lieux culturels que l’élève découvre.
7. Qu’est-ce qui distingue ce dispositif des offres commerciales spéciales jeune public promues par de nombreux cinémas actuellement ?
Les enseignants disposent d’outils d’analyse et d’exploitation qui soutiennent cet accompagnement. Les intentions des réalisateurs, les conditions de travail, les références, les choix cinématographiques sont analysés en profondeur. Le film est regardé comme une œuvre artistique, non comme un objet de consommation sur lequel on échange quelques phrases liées au plaisir ou au rejet.
A VENIR